61
Je m’étonnais, au cinquième paragraphe, que la civilisation occidentale, éprise de mots, n’accorde qu’un regard distrait au seul visage qu’elle leur connaisse. C’était oublier que «le Verbe s’est fait chair» — et tout l’art d’Occident, de la fresque au cinéma, nous prouve que, lorsqu’on prononce ces mots, l’accent est à mettre sur le dernier. C’est la chair qui importe et non le verbe. C’est en elle que l’on reconnaît le symbole de tous nos plaisirs, la source de tous nos malheurs; et c’est pour elle que l’on espère la résurrection au jour lointain du Jugement, après que la mort et la décomposition l’auront rendue aux éléments. Qu’on l’exhibe ou qu’on le cache, c’est toujours du corps qu’il s’agit. Mais ce corps n’est qu’un objet.
| |||||
Introduction · Table · Résumé · Estampes · Paragraphes · Texte brut · Notes | Accueil · Sommaire · Téléchargement · Liens | Impressum | |||||