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Empruntant son vocabulaire à la phénoménologie et à Merleau-Ponty, Jean François Billeter utilise les notions de «corps-objet» et de «corps propre». La première, le corps-objet, lui sert à définir la représentation que l’on se fait du corps en Occident — un objet parmi les autres que l’on connaît surtout «par l’observation visuelle du corps de l’autre, ou par des parties du corps de l’autre rendues visibles par la dissection.» La seconde, le corps propre — «notre corps, celui dont nous ressentons directement et de manière permanente la présence» — il l’applique à la conception chinoise du corps: un tout animé par les courants d’une énergie que l’on ne voit pas mais que l’on apprend à sentir de l’intérieur et même à maîtriser et à diriger. Tout s’éclaire quand on s’aperçoit que cette observation ne vaut pas seulement pour la manière dont les Chinois et les Occidentaux ont conçu l’exercice de la médecine, mais qu’elle révèle une tournure d’esprit propre à chacun des deux mondes, une façon d’être et de penser que l’on retrouvera à tous les niveaux de leurs cultures respectives.
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