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L’Occidental, héritier de la Genèse, se souvient des premiers mois de sa vie comme d’un paradis perdu. Il trônait au centre d’un monde créé à son intention. Ses désirs étaient à la mesure de ses besoins, et ses besoins étaient facilement comblés. Les adultes lui paraissaient «comme des dieux», et il avait hâte de leur ressembler. Il vivait en parfaite osmose avec la nature et jouissait de l’innocence que procure l’ignorance du bien et du mal. La conscience objective, la raison — l’alphabet — le chasseront de ce paradis, et il n’aura de cesse qu’il n’en ait bâti un autre, en marge de la nature, fait de main d’homme.
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