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«Au début de son existence, le petit de l’homme ne sait pas qu’il existe; il est dans son “moi-tout”. […] Comme le petit enfant ne peut agir sur le monde, il ne sait pas qu’il existe dans un environnement. Si on teste la mémoire de l’enfant avec des techniques précises dans cette période, on voit le schéma corporel se construire progressivement. C’est par exemple en touchant son pied avec sa main et en éprouvant une sensation tactile sur ses doigts et sur son pied, une sensation qui se ferme sur lui-même en quelque sorte, qu’il découvre l’étendue et les limites de son corps, alors qu’en touchant son biberon, sa sensation s’ouvre sur un monde qui n’est pas lui. Cette expérience ne lui était pas donnée à la naissance: il a fallu qu’il l’apprenne.» J’emprunte cette longue citation au texte d’une conférence d’Henri Laborit. Elle éclaire d’un jour nouveau, me semble-t-il, le début du chapitre 42. Elle offre une alternative acceptable à la lecture traditionnelle qui voit dans ces lignes l’apparition du yin et du yang ainsi que du vide médian — ou encore de l’homme —, ou à celle qui voudrait y découvrir une référence à l’écriture, commençant par le premier et «unique trait de pinceau».
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