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Les écritures alphabétiques analysent les sons de la langue parlée et les divisent en consonnes et en voyelles. Certaines langues, comme l’arabe, ne conservent que les voyelles longues, les courtes faisant l’objet d’une notation parallèle et facultative. A chacun de ces éléments phonétiques est attribué un signe de reconnaissance, qui peut avoir une histoire justifiant qu’on l’ait choisi de préférence à un autre, mais qui reste cependant conventionnel et, pour tout dire, arbitraire, n’importe quelle forme pouvant remplir la même fonction. Rien, si ce n’est le poids de l’histoire ou le souci de préserver les trésors de l’étymologie, n’interdit d’adopter une nouvelle orthographe ou une nouvelle graphie. Ces signes ont pour mission de transcrire des sons, ils ne sont pas en représentation. Un texte inédit de Claudel, cité par Jérôme Peignot dans son ouvrage Du calligramme, s’efforce de découvrir des idéogrammes dans l’écriture occidentale et nous invite à voir dans le mot locomotive «une peinture exacte de l’engin avec sa cheminée, ses roues, ses pistons, son sifflet…». Mais c’est une douce illusion qui ne vaut que pour quelques cas particuliers et qui ne saurait nous faire oublier que les écritures alphabétiques ne forment pas des images mais des chaînes de sons qu’il faut ensuite assembler.
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