18
Le XVIIe siècle est généralement considéré, à travers toute l’Europe, comme le grand siècle de la calligraphie. Dans le domaine du livre, les graveurs et les typographes ont depuis longtemps remplacé les enlumineurs et les calligraphes. Ceux-ci occupent alors le plus clair de leur temps à copier des actes officiels dans les chancelleries où, pour rompre la monotonie de textes graves et solennels, chacun y apporte une note personnelle, amplifiant une courbe, allongeant un jambage et déroulant par dessus tout ces ornements connus sous le nom de «traits de plume». Ces traits de plume deviendront avec le temps le signe distinctif de la calligraphie d’Occident, au point que la renommée d’un calligraphe ne tiendra pas tant à sa science de l’écriture, ni à son sens de la beauté ou de l’harmonie, qu’à son habileté à tracer au moyen d’une plume, et d’un trait continu, toutes sortes de personnages, portraits, cavaliers, angelots et autres figures de fantaisie. Les traits de plume n’ont plus de la calligraphie que le nom, la forme et, surtout, la technique, — d’une virtuosité étonnante, sans doute, mais aussi lassante, irritante et, finalement, vide de sens.
| |||||
Introduction · Table · Résumé · Estampes · Paragraphes · Texte brut · Notes | Accueil · Sommaire · Téléchargement · Liens | Impressum | |||||