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Je ne sais pas si, comme l’imagine Hubert Reeves, cette «poussière d’étoiles» qui nous constitue se souvient encore du big bang et si l’affirmation de l’antériorité de la lumière, au livre de la Genèse, est une réminiscence de ce temps infiniment court durant lequel toute la masse de l’univers n’était que lumière. Il faudrait imaginer que, du fond de nos atomes, et par un nombre incalculable de relais, nous parvienne encore, comme une rumeur lointaine, l’écho exténué de la déflagration originelle. Il est cependant un événement qui, pour être moins éloigné dans le temps, n’en fut pas moins initial: je veux parler de notre venue au monde. Si le mimétisme est sans cesse à l’œuvre; s’il est, comme je l’écrivais précédemment, l’instrument de la conscience ou si, du moins, il prend une part active dans notre appréhension du monde, alors l’évocation du commencement du monde ne peut manquer d’éveiller en nous, par résonance, le souvenir réel ou imaginé de notre propre naissance: les mythes qui racontent la naissance de l’univers évoquent, en filigrane, ces mois décisifs qui, nous tirant du néant, nous donnèrent un ici et un maintenant.
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