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Il est un caractère qui me paraît commun à toutes les calligraphies: c’est celui d’unité, — une unité organique, aux antipodes de l’uniformité. La calligraphie chinoise le trouve inscrit dans les principes mêmes d’une écriture synthétique. Elle assemble dans un carré idéal des éléments porteurs de sens, dont certains fournissent également une approximation phonétique, et les dispose de telle manière que le pictogramme ou l’idéogramme ainsi formé se dresse comme un être vivant, avec une tête, un corps et des membres. C’est donc sans effort, ou du moins sans effort apparent, qu’elle tend à l’unité alors que les écritures alphabétiques, qui sont analytiques, tendent naturellement à diviser. La calligraphie arabe surmonte cette difficulté en regroupant au sein d’un espace donné des lettres et des mots dont le tracé demeure généralement inchangé, mais dont les proportions, la position dans l’espace et la lisibilité sont parfois sacrifiées au profit de l’unité de la composition. La calligraphie latine a d’autres exigences, qui appellent d’autres solutions. Pour éviter de se disperser il lui faudra peut-être se limiter à des phrases brèves ou à des mots isolés.
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