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On dira peut-être que toute cette construction, si séduisante soit-elle, ne correspond pas à la réalité. Que, si telle était la pensée des Chinois, ils en auraient été les premiers informés. Mais la pensée chinoise, le peu que j’en connaisse en tout cas, n’est jamais explicite. Elle ne démontre pas, elle montre. Leur vision globale du monde les satisfait. C’est nous, avec notre mode de pensée particulier, qui éprouvons le besoin d’analyser leur globalité. La présence insistante des images de la mère et du nouveau-né dans la pensée taoïste m’incline à penser que ce n’est pas une fiction que j’ai forgée. Lorsque, dans sa préface à la traduction de Liou Kia-Hwai, Etiemble parle de «la légende fabuleuse de Lao-tseu», c’est pour reconnaître à Stanislas Julien le mérite d’avoir balayé ces «ordures accumulées sur la voie». Ainsi juge-t-il la légende selon laquelle le «Vieux Maître» aurait passé 81 ans dans le ventre de sa mère. J’y vois, au contraire, une profonde intuition.
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