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Les médecins chinois n’ont pas eu besoin de découper des chairs mortes pour découvrir les méridiens le long desquels circule l’énergie vitale; ni d’observer le corps d’un autre, vivant ou mort, pour dénombrer les points où se concentre cette énergie. Pour observer la vie à l’œuvre, ils n’ont jamais eu l’idée de cherchgr ailleurs qu’en eux-mêmes. Conscients que la vie s’éprouve mais ne se voit pas, ils l’ont suivie à tâtons, pourrait-on dire, les yeux fermés. Ils en tirèrent des techniques thérapeutiques originales mais aussi toutes sortes d’exercices respiratoires et gymniques destinés avant tout à «nourrir la vie». Il n’est pas question de comparer les deux médecines ni de prendre parti pour l’une ou l’autre de ces méthodes. Ce qui importe ici ce n’est pas la justesse de leurs théories mais la façon dont elles se justifient: le discours que les uns et les autres tiennent sur le monde nous renseigne moins sur le monde lui-même que sur leur manière singulière d’être au monde.
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