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Une clé manquait à mon trousseau. Je l’ai trouvée dans un article de Jean François Billeter, Essai d’interprétation du chapitre 15 du Laozi, paru en 1985, puis dans un livre du même auteur, L’art chinois de l’écriture, publié quatre ans plus tard. Ce dernier, un essai qui ne dit pas son nom, — il le dit, mais seulement dans l’introduction, — est un très beau livre qui offre une analyse précise et complète de l’art d’écrire des Chinois. Mais il se distingue surtout par le regard que l’auteur tente de faire partager au lecteur: le regard d’un Occidental qui s’exerce à la pratique de cet art, qui s’observe le pratiquant et qui cherche dans sa propre culture les mots et les concepts qui pourront, sans trop la trahir, traduire au mieux cette observation. Je sais que sur ce point précisément les critiques n’ont pas manqué mais, pour ma part, ce qui me séduit dans l’ouvrage de Billeter c’est cela même que des sinologues ont pu désapprouver: une approche active de l’écriture qui, à la démarche de l’historien et à la vision de l’esthète, ajoute le point de vue de l’artiste.
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