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En découvrant deux siècles plus tard les calligraphies d’Orient, et plus particulièrement celles de la Chine et du Japon, les artistes d’Occident découvrent en même temps une autre manière de concevoir l’écriture. Là, c’est le texte lui-même qui se fait arabesque, labyrinthe, éclaboussure. Mais leur tentation n’est pas de rechercher par delà ces signes la pensée d’un peuple que leur ignorance laisse sans voix. Ils s’empressent au contraire de ne voir dans la calligraphie qu’un jeu de taches et de lignes dont il n’est pas très utile de connaître le sens, dont ils arrivent même à se persuader qu’il n’est pas important qu’il signifie quelque chose. Un art né de cette conviction ne peut être, au sens propre, qu’insignifiant. De fait, on appelle bientôt calligraphie toute peinture abstraite où le geste prime sur la forme et la couleur. Le coup de pinceau y est roi, mais il n’a pas de sujet. Ce n’est en réalité qu’une forme nouvelle, et quelque peu exotique, de l’ancien trait de plume.
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